Le corps en mouvement
Messager de nos émotions et puissant levier du changement
La Gestalt considère le corps comme un messager de nos émotions. Chaque tension, chaque posture, chaque mouvement raconte une histoire.
Lorsqu'un traumatisme survient, le corps se fige pour se protéger. Ce figement peut se rejouer inconsciemment tout au long de la vie, influençant nos réactions et nos relations.
Partant de ce postulat, la Gestalt s'appuie sur les mouvements fondamentaux du bébé, décrits par Ruella Frank, Gestalt thérapeute membre du New York Institute for Gestalt Therapy. Elle nous invite à les explorer pour renouer avec un mouvement fluide et libérateur. Ces gestes instinctifs, présents dès les premiers mois de la vie, révèlent nos dynamiques relationnelles et notre façon d'interagir avec le monde.
Céder, se relâcher, à l'image du bébé repu et en sécurité
Lorsqu'une personne est constamment dans la retenue, qu'elle se contient par peur du lâcher-prise, expérimenter ce mouvement lui permet de s'autoriser à relâcher les tensions. Cet exercice favorise la détente, invite à abandonner le contrôle excessif et à se reconnecter à une sensation de confiance et de sécurité intérieure.
Pousser contre, à l'image du bébé sur le ventre qui s'appuie sur ses bras pour observer son environnement
Les personnes qui ont du mal à poser des limites ou qui se laissent envahir n'activent pas cette force de confrontation saine. Expérimenter ce mouvement en séance aide à développer la capacité à s'appuyer sur ses ressources, à s'affirmer, à poser ses limites, à prendre de la distance face à une situation inconfortable.
Aller vers, à l'image de l'enfant qui tend les mains pour attraper un objet
Ce mouvement est essentiel pour oser saisir une opportunité, aller vers l'autre ou vers un objectif. Lorsqu'il est entravé par des peurs ou des blocages, le reproduire en conscience permet de remettre du mouvement là où il y avait de l'inertie, d'identifier ce qui freine l'élan naturel et de le dépasser progressivement.
Agripper, à l'image du bébé qui saisit instinctivement un jouet
S'accrocher à un objet, une idée ou une relation peut être le reflet d'un besoin de sécurité, d'une peur de perdre, d'un besoin de contrôle. Observer la manière dont une personne "agrippe" permet de déceler ses dépendances, ses attachements profonds, ou au contraire, sa difficulté à s'engager pleinement et à tenir bon face à un projet ou une relation. Travailler sur ce mouvement aide à trouver un équilibre entre s'accrocher et lâcher prise et à développer une confiance qui ne repose pas uniquement sur la possession ou le contrôle.
Tirer à soi, à l'image du bébé qui ramène vers lui ce qu'il vient d'agripper
Certaines personnes maîtrisent naturellement l'art d'attirer à elles ce dont elles ont besoin. Elles osent recevoir, accepter l'abondance et accueillir les opportunités. À l'inverse, d'autres sont freinées par des croyances limitantes qui les empêchent d'accepter pleinement la reconnaissance, le succès ou même l'aide des autres... "Je ne le mérite pas", "C'est trop beau pour être vrai"... Expérimenter ce mouvement en séance permet d'explorer cette ouverture et d'apprendre à recevoir sans culpabilité ni retenue.
Repousser, à l'image de l'enfant qui apprend à redonner son jouet sans savoir s'il le retrouvera
Certains repoussent trop facilement et se privent d'expériences enrichissantes ; d'autres n'osent jamais repousser et subissent des relations ou des situations pesantes. Ce mouvement illustre la capacité à poser des limites saines, à laisser partir ce qui ne nous convient plus. Travailler ce mouvement aide à équilibrer cette dynamique, à discerner ce qui est bon à garder et ce qui est nécessaire à laisser aller avec sérénité.
Ces gestes, profondément ancrés en nous, sont des clés pour mieux comprendre nos schémas inconscients. Les observer et les conscientiser permet d'accéder à des informations précieuses sur notre vécu émotionnel et nos blocages inconscients. Les explorer en séance aide à amener plus de fluidité dans notre manière d'être et d'interagir avec le monde.